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Contexte Sam 27 Mar - 21:48
Apocryphis
Maître du Jeu
Messages : 62
Points : 151
Synopsis
« Comment peuvent-ils encore attendre de nous d’avoir confiance ? de croire en leurs jérémiades ? en leurs fausses promesses ? Pourquoi se laisser berner par leurs textes apocryphes, leurs articles pompeux et verbeux et inutiles, quand ils ne contiennent pas une once de vérité ? Je vous le dis, mes frères, mes sœurs : ce n’est pas la plaie de la maladie qui s’abat sur nous. C’est Son jugement. Et tel Moïse, tel Noé, je serai votre guide, votre sauveur, votre lumière dans ce nouveau Pandemonium.
« Votre foi n'est pas déplacée. Votre foi n’est pas vaine. Placez-la en Lui, placez-la en moi. Ne voyez-vous pas que plus les années passent, plus les rangs des pécheurs repentis s’amenuisent ? Ne voyez-vous pas que ceux qui ont refusé Son Amour, ceux qui ont refusé Sa Lumière, ceux qui se sont détourné de son Verbe se transforment ? Ils deviennent les monstres qu’ils sont réellement, à l’intérieur, profondément.
« Moi, je le vois. Ne cédez pas à la Tentation. Par trois fois le Diable a-t-il essuyé le refus de Jésus, résolu dans sa Foi, résolu dans son amour pour Lui. Faites moi confiance. Écoutez ma voix. Il n’existe rien sur cette Terre qui puisse vous sauver au Divin. Acceptez humblement, simplement, doucement votre destin. Sauvez vos âmes. Suivez votre guide. »
« Votre foi n'est pas déplacée. Votre foi n’est pas vaine. Placez-la en Lui, placez-la en moi. Ne voyez-vous pas que plus les années passent, plus les rangs des pécheurs repentis s’amenuisent ? Ne voyez-vous pas que ceux qui ont refusé Son Amour, ceux qui ont refusé Sa Lumière, ceux qui se sont détourné de son Verbe se transforment ? Ils deviennent les monstres qu’ils sont réellement, à l’intérieur, profondément.
« Moi, je le vois. Ne cédez pas à la Tentation. Par trois fois le Diable a-t-il essuyé le refus de Jésus, résolu dans sa Foi, résolu dans son amour pour Lui. Faites moi confiance. Écoutez ma voix. Il n’existe rien sur cette Terre qui puisse vous sauver au Divin. Acceptez humblement, simplement, doucement votre destin. Sauvez vos âmes. Suivez votre guide. »
L’homme se tait. Son regard pâle et vitreux renvoie comme un miroir son regard hagard à la foule devant lui. D’un geste de bourreau, il jette dans les flammes le prospectus luisant d’un pamphlet médical de prévention du Cordyceps. Est-ce de la lucidité ou bien la folie qui brûle dans son regard ? Les ombres paresseuses que projette le feu dansent entre ses rides flasques, lui conférant un air presque terrifiant.
Les années ont passé. Leur cours inéluctable a marqué son visage déjà sévère. L’homme religieux a vu la chute d’un monde, la création d’un nouveau. Il a été le témoin passif et docile de la décadence de sociétés qu’il croyait sans âge, avant de finalement décider d’en devenir l’acteur. L’architecte. L’instigateur. Le maître. L’ouaille n’a pas su rester à sa place.
Dans ce monde où les choses se font et se défont, dans ce monde un peu plus impitoyable chaque jour, il fait son choix, celui de la Foi. Les Infectés se multiplient. Agressifs, violents, ils poussent l’Humanité dans ses derniers retranchements. La peur rend les survivants méfiants et capables du pire, dont de laisser leurs valeurs derrière eux. Et lui… Lui sauvera leurs âmes, à tous.
Son chemin, comme celui de beaucoup d’autres, est devenu cul-de-sac. Plus tôt qu’il ne l’avait prévu. Plus cruel qu’il ne l’avait anticipé.
Sa vision change. Ses yeux se voilent, mais ses pensées n’ont jamais été aussi claires, aussi limpides. Tous ses discours, tous ses prêches, tous ses sermons n’étaient que le produit de sa peur. Pas de sa Foi, pas de sa Sagesse, pas de son Amour. De sa terreur absolue, indicible, incommensurable. Dans sa paume tremblante, il presse son poignet ensanglanté, comme si ses prières allaient faire se refermer - disparaître - la morsure qui a déchiré sa chair jusqu’à l’os.
Il repense au flyer, les larmes aux yeux et le sang écumant au coin des lèvres. Cette promesse sans preuve d’un vaccin, d’un remède, de la fin de cette horreur. Il regrette. Il regrette d’y croire plus qu’au Seigneur, plus qu’aux Anges et au Diable. Il n’y a personne avec lui, pour lui. Il est là, seul, retranché dans l’une des cabines des toilettes de son centre paroissial. Voué à la mort. Voué à surprendre le premier venu. Voué à l’anonymat, la haine et la peur des autres - les vivants.
Il pleure. Il gémit. Il écorche ses bras de ses ongles. Puis vient la faim. La fin.
Les années ont passé. Leur cours inéluctable a marqué son visage déjà sévère. L’homme religieux a vu la chute d’un monde, la création d’un nouveau. Il a été le témoin passif et docile de la décadence de sociétés qu’il croyait sans âge, avant de finalement décider d’en devenir l’acteur. L’architecte. L’instigateur. Le maître. L’ouaille n’a pas su rester à sa place.
Dans ce monde où les choses se font et se défont, dans ce monde un peu plus impitoyable chaque jour, il fait son choix, celui de la Foi. Les Infectés se multiplient. Agressifs, violents, ils poussent l’Humanité dans ses derniers retranchements. La peur rend les survivants méfiants et capables du pire, dont de laisser leurs valeurs derrière eux. Et lui… Lui sauvera leurs âmes, à tous.
Son chemin, comme celui de beaucoup d’autres, est devenu cul-de-sac. Plus tôt qu’il ne l’avait prévu. Plus cruel qu’il ne l’avait anticipé.
Sa vision change. Ses yeux se voilent, mais ses pensées n’ont jamais été aussi claires, aussi limpides. Tous ses discours, tous ses prêches, tous ses sermons n’étaient que le produit de sa peur. Pas de sa Foi, pas de sa Sagesse, pas de son Amour. De sa terreur absolue, indicible, incommensurable. Dans sa paume tremblante, il presse son poignet ensanglanté, comme si ses prières allaient faire se refermer - disparaître - la morsure qui a déchiré sa chair jusqu’à l’os.
Il repense au flyer, les larmes aux yeux et le sang écumant au coin des lèvres. Cette promesse sans preuve d’un vaccin, d’un remède, de la fin de cette horreur. Il regrette. Il regrette d’y croire plus qu’au Seigneur, plus qu’aux Anges et au Diable. Il n’y a personne avec lui, pour lui. Il est là, seul, retranché dans l’une des cabines des toilettes de son centre paroissial. Voué à la mort. Voué à surprendre le premier venu. Voué à l’anonymat, la haine et la peur des autres - les vivants.
Il pleure. Il gémit. Il écorche ses bras de ses ongles. Puis vient la faim. La fin.
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